On a testé… « Cult of the Lamb », quand l’agneau se change en loup gourou

On a testé… « Cult of the Lamb », quand l’agneau se change en loup gourou


Quand l’éditeur américain Devolver s’implique dans un projet, on sait qu’il y a toujours anguille sous roche. En l’occurrence, avec Cult of the Lamb du studio australien Massive Monster, il y a agneau sous église. L’ovidé en question, sauvé in extremis de la mort par une déité inquiétante, accepte de devenir son apôtre en échange de sa propre vie. Il se retrouve alors chargé de fonder une communauté occulte qui chantera ses louanges toute la journée au milieu de la forêt. Ce qui n’était en revanche pas écrit sur le contrat, c’est que gérer un tel culte demande une véritable intendance.

Secte extra

Car une fois les premiers adeptes recrutés et une statue sacrée flambant neuve installée au centre du campement, les ennuis commencent. Il faut organiser la prière, dire le sermon quotidien, s’assurer que chacun possède son propre lit, s’occuper de la popote et, même, nettoyer les excréments de nos ouailles sous peine de les voir tomber malades. Une microgestion de tous les instants qui met votre foi à l’épreuve.

D’autant que les ressources nécessaires pour nourrir et loger ce beau monde n’apparaissent pas par miracle. Il y aura bien quelques pierres et autres arbres à exploiter sur place, mais c’est bien dans les donjons que notre charismatique agneau devra dégoter or, matériaux, plans et nouveaux fidèles. C’est ainsi un second pan du jeu qui se dévoile : après la gestion, l’action.

Entre deux explorations de donjon, il vous incombe d’entretenir votre campement, par exemple en y construisant de nouveaux bâtiments.

Dévots pas déso

Derrière ses atours mignons et son sourire faussement innocent, notre gourou se montre parfaitement apte à manier l’épée, la hache ou la dague afin d’occire tout mécréant qui se dressera sur son chemin.

La structure des niveaux ne perdra pas les habitués de titres comme The Binding of Isaac, avec des salles disposées en petits labyrinthes simples qui se réarrangent à chaque exploration. Cult of the Lamb partage également un système de santé étonnamment similaire, représenté par des cœurs de différentes couleurs et aux effets variés.

Si, au début, les combats s’avèrent rythmés – l’animal répond au doigt et à l’œil quand il faut effectuer des roulades ou lancer des maléfices –, ils deviennent malheureusement brouillons et lassants au fil de l’aventure. En effet, la caméra en vue de trois quarts ainsi que la fausse 3D qu’utilise le jeu a tendance à rendre l’action pénible à lire, notamment au premier plan. Rien de rédhibitoire cependant, d’autant que la difficulté par défaut se montre clémente.

En plus des armes blanches, l’agneau peut utiliser des sortilèges dont certains permettent d’infliger des dégâts à distance.

Là où Cult of the Lamb fait preuve d’un diabolisme génial, c’est que votre camp continue d’évoluer en temps réel pendant votre absence. On se rend alors vite compte qu’aucun monstre ne se révèle aussi terrifiant qu’une notification vous informant que vos dévots meurent de faim ou pire, que l’un d’entre eux a passé l’arme à gauche. Idéal pour se mettre la pression pour en terminer fissa avec sa quête (quitte à commettre des erreurs bêtes dans la précipitation) et urgemment rentrer gérer les affaires courantes : réparer les tentes, cuisiner et ramasser les crottes.

Au nom du père et du sacrifice

Heureusement, et malgré la charge mentale intrinsèque au commandement de cette armée d’adeptes, l’aventure ne reste pas entravée indéfiniment. A force de prières et de bonnes paroles, les différentes barres de progression représentant la ferveur du culte se remplissent, l’arsenal du patron s’étoffe, de nouveaux rituels aux coûts et effets variés apparaissent dans votre répertoire. Les arbres de compétences progressivement débloqués autorisent, plus tard, la construction de toilettes, d’exploitations agricoles et autres de postes de nettoyage afin que cette progéniture spirituelle puisse peu à peu prendre ses responsabilités. Ce qui vous permet de partir en croisade l’esprit un tantinet plus tranquille.

A l’instar d’un Animal Crossing corrompu, avec le temps, on s’attache à ces braves bêtes. D’autant que la direction artistique, au carrefour de Don’t Starve et Happy Tree Friends, se révèle particulièrement adorable et adaptée au propos mi-mignon, mi-macabre du titre. Au point même qu’on ressent un petit pincement au cœur quand vient le moment inévitable de les sacrifier littéralement, avec ou sans leur consentement, sur l’autel de la sacro-sainte progression.

Sacrifier un fidèle est une manière rapide et radicale d’accélérer l’évolution de votre personnage.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • la direction artistique très propre, très mignonne et parfaitement à contre-pied du propos lugubre ;
  • la gestion qui vient mettre la pression sur l’exploration ;
  • les combats qu’on trouve dynamiques au début.

On a moins aimé :

  • les combats qu’on trouve brouillons à la fin ;
  • le manque de variété dans les environnements ;
  • Les tâches répétitives : nettoyer, récolter, pêcher, encore et encore.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous avez votre BAFA et pouvez gérer un groupe d’individus un peu idiots et incapables de s’occuper d’eux-mêmes ;
  • vous aimez The Binding of Isaac et Don’t Starve.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • vous n’aimez pas le camping ;
  • vous n’aimez pas voir les animaux souffrir (même quand ils aiment ça).

La note de Pixels :

666 (sur 888)



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.