on a testé le casque audio/purificateur d’air du futur et on est encore en vie !

on a testé le casque audio/purificateur d’air du futur et on est encore en vie !


Annoncé en mars 2022, le Dyson Zone a fait beaucoup parler de lui. Son design ne laissant personne indifférent, il a suscité autant d’intérêt que de moqueries sur les réseaux sociaux. Quoique l’on pense de son aspect, Dyson a fini par le commercialiser. Le Zone n’arrivera pas avant le printemps en France, mais l’occasion de le tester était trop belle, nous l’avons donc saisie. Voici donc notre test du casque audio le plus original du marché.

Lionel Morillon – 01net.com – En apparence, un casque classique.

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Aux origines du Zone, une idée saugrenue

Pour comprendre ce qu’est le Zone, il faut partir de ses origines. L’histoire de sa conception débute il y a plus de six, ans, c’est-à-dire avant le Covid-19, mais à une époque ou Dyson vend déjà une palanquée de purificateurs d’air. L’idée de départ des ingénieurs de Dyson, elle est justement de s’appuyer sur ce savoir-faire en matière d’aération pour concevoir un purificateur d’air personnel. C’est en se demandant quelle était la meilleure façon de le porter que l’idée de développer un casque s’est imposée comme une évidence. Mais cette association assez simple sur le papier (coller un purificateur d’air sur un casque n’a à priori rien de sorcier) s’est révélée particulièrement difficile à mettre en œuvre. D’ailleurs, Dyson n’hésite pas à exposer les différents concepts sur lesquels ses ingénieurs ont travaillé avant d’aboutir à la version commerciale. Une bonne dizaine de designs, dont certains extrêmement osés, ont été étudiés. Mais qu’est-ce qui explique qu’il faille dépasser autant de difficultés de conception ?

Pierre Thieulin Pardo – 01net.com – Pas si simple de porter le Zone.

La raison est à chercher du côté de la nature même de ces deux produits et de leurs propriétés contradictoires. Le principe du purificateur d’air, c’est d’utiliser des petits moteurs, les mêmes que ceux utilisés dans les aspirateurs ou les sèche-cheveux de la marque, et d’agir comme une petite soufflerie en redirigeant le flux d’air autour de la bouche et du nez. Un tel dispositif, génère du bruit, voire des bruits parasites, ce qui est l’inverse de ce qu’on recherche dans un casque audio, qui plus est en ANC, qui lui cherche à éliminer un maximum de bruits. Lorsque la gêne provient du casque lui-même et qu’elle ajoute en plus de nombreuses vibrations, l’opération n’en devient que plus complexe.

Pierre Thieulin Pardo – 01net.com -La boîte de rangement est également assez volumineuse.

Cette question du bruit et de l’isolation, elle n’est pas nouvelle chez Dyson. L’entreprise emploie des dizaines de spécialistes en acoustique pour le développement de ses produits. D’ailleurs, dans le processus de conception du Zone, les équipes ont bénéficié d’une aide inattendue, celle d’une partie de l’équipe acoustique employée sur le projet de voiture électrique de la marque. À l’abandon de ce projet, l’équipe travaillant à l’isolation de l’habitacle a été redirigée sur le Zone. Ce n’est pas le cas pour le son en revanche, Dyson n’ayant pas de produit audio à son actif. C’est la raison pour laquelle l’entreprise a fait appel à un prestataire externe pour cette partie audio, et notamment pour l’annulation de bruit active qui a ses propres spécificités. En revanche, les ingénieurs de Dyson se sont réservés le travail le plus complexe : celui de réunir toutes ces différentes technologies, et surtout de les faire tenir dans un ensemble cohérent en termes de taille et de poids.

Un défi technique colossal

Dimitri Charitsis – 01net.com – le Dyson Zone dans les labos du constructeur.

La première réussite et non des moindres de ce Dyson Zone, elle est visible immédiatement et elle est technique. C’est celle d’avoir relevé ce défi de la miniaturisation et d’être parvenu à mêler deux technologies, à priori à l’opposé l’une de l’autre, dans un seul produit, sans que l’une nuise à l’autre. Quoi qu’on pense du design de ce Zone ou même de l’intérêt d’un tel produit, on ne peut que reconnaître la complexité de sa conception et mesurer l’ampleur du défi technique réalisé par ses ingénieurs.
Les choses étant posées, il convient tout de même de se pencher sur le cas de ce Dyson Zone, sur ces performances, sur ce qu’il offre en termes de sensations, mais aussi sur la façon dont il a été conçu.

Un design vraiment pas comme les autres

Avant de s’attaquer à l’esthétique du Zone, penchons-nous sur sa réalisation. Comme sur d’autres aspects, il convient ici de séparer la partie casque traditionnelle de la visière. Le Zone est un casque assez volumineux, mais réalisé avec grand soin. Le côté métallique renfonce l’impression de solidité qui s’en dégage, même s’il ne joue pas en faveur de son poids. Celui-ci est particulièrement élevé pour un casque à annulation de bruit active, puisqu’il atteint 595 g auxquels il faut ajouter la visière, ce qui porte le total à un joli 670 g. À titre de comparaison, les références du marché, Bose et Sony pèsent moins de 300 g. Les fans de la marque apprécieront également quelques éléments stylistiques rappelant les autres produits de Dyson, tels que la façade maillée des écouteurs ou encore le choix de son double coloris.

Lionel Morillon – 01net.com – L’intérieur de la visière.

La visière étant soumise à d’autres contraintes, ne donne pas la même impression de robustesse. En effet, cette partie se devait nécessairement d’être souple et légère afin de se faire oublier au maximum. Sur ce point, c’est réussi. Mais pour y parvenir, Dyson a consenti à quelques compromis sur le type de matériaux utilisés. Le plastique constituant la visière donne une fausse impression de fragilité. Il est solide et malléable, nous pouvons en témoigner, mais c’est en termes de qualité perçue que le bât blesse.
Mais la partie la plus délicate concerne sans doute l’aspect extérieur du casque et l’image qu’il renvoie de son porteur. Sur ce point, il parait bien difficile de se prononcer. D’une part parce que notre perception personnelle ne saurait toujours être partagée, mais aussi parce qu’il convient de partir du principe que le Zone ne s’adresse pas au seul public européen. Ce que nous pouvons considérer comme un design extravagant ne l’est pas forcément pour tout le monde. Le jour de la présentation internationale du casque dans les locaux de Dyson en Angleterre, ce design si étonnant pour nous ne semblait pas déranger le moins du monde nos confrères coréens et japonais.

Il n’en demeure pas moins que le fait de porter un casque doté d’une visière change les sensations et la perception. Avant d’entrer en détail sur ce que l’expérience modifie pour son propriétaire, il convient tout de même de préciser que son poids peut s’avérer gênant lors d’écoutes prolongées et que la visière n’est pas idéale lorsque nous sommes en mouvement puisqu’elle empêche tout simplement de voir ses pieds. Ces deux seules critiques pourraient être rédhibitoires pour plus d’un acheteur. Il faudra y ajouter une esthétique digne d’un méchant de film de super héros.

Qu’est-ce que ça change d’utiliser un Dyson Zone ?

Lionel Morillon – 01net.com – Les clins d’œil aux autres produits Dyson sont subtils.

Bien entendu, la partie la plus originale réside dans la fonctionnalité de purification de l’air, mais le Zone peut aussi être utilisé comme un simple casque audio. Il fonctionne donc avec ou sans visière, mais l’ajout de la visière implique nécessairement l’activation de l’ANC (pour éliminer le bruit de la ventilation).Celle-ci n’est pas un accessoire anodin en termes de perception, nous l’avons évoqué, mais aussi du point de vue du confort. En effet, elle demande un léger temps d’adaptation. Car même si on ne sent pas la présence de la visière, elle reste malgré tout dans le champ visuel. À cet égard, il faut préciser que les outils de reconnaissance faciale, tels que Face ID ne fonctionnent pas quand on porte le Zone. Il faut également s’habituer à une nouvelle sensation. En effet, on ressent la présence d’un léger flux d’air autour de son nez, ce qui peut être troublant au début.
D’ailleurs, ce flux d’air, il est le fruit de l’activité des moteurs intégrés au casque et si ceux-ci sont à peine perceptibles par son porteur, ils le sont par son environnement proche. Bien entendu, il n’y a rien de comparable avec le bruit d’un aspirateur, mais le léger sifflement du casque pourrait être source de nuisances dans un environnement de travail en open space, par exemple. À l’extérieur, en revanche, il sera naturellement couvert par les bruits de la ville.

Enfin, ce qui change le plus lorsqu’on porte le Zone, c’est bien entendu l’image que nous renvoyions à l’extérieur. Sur ce point, nous éviterons toute position dogmatique. En revanche, ce que nous pouvons affirmer, c’est qu’après plusieurs trajets dans le métro parisien, casque sur les oreilles et visière sortie, nous n’avons pas remarqué de changement de comportement à notre égard. À notre grand étonnement, la réaction principale s’est avérée être une totale indifférence.

Digne d’un haut de gamme sur l’audio

La très bonne surprise du Zone, elle est là ! Sur la qualité audio. En effet, nous avons été très agréablement surpris par la qualité sonore du casque. Le rendu audio est très équilibré, et ce, quel que soit le type de musique. Le fabricant se targue d’ailleurs de reproduire des fréquences de 6 Hz à 21 kHz. On précise qu’il ne s’agit pas d’une version finalisée du produit, ce qui permet d’espérer encore quelques légers progrès d’ici à sa commercialisation, mais en attendant nos premières écoutes se sont avérées très plaisantes. On ne note, par exemple, qu’il n’y a aucune distorsion perceptible à l’oreille, le son est riche et fidèle.

Le casque couvre l’intégralité su spectre audio sans faillir, mais sans non plus prendre parti. En effet, dès sa conception, Dyson s’est refusé à donner à son casque une signature sonore, promettant, à l’inverse, une neutralité totale, quasi « scientifique ». Le résultat, c’est une signature sonore équilibrée dans laquelle chaque bande de fréquences tient son rang, ce qui offre une grande profondeur en termes d’écoute.

Nous avons été au moins autant bluffés par les capacités ANC du casque de Dyson. L’annulation de bruit est au niveau des meilleurs, à peine moins performante que chez Bose ou Sony. Le Dyson Zone intègre pas moins de 11 microphones. Huit sont dédiés à l’annulation de bruit active, deux à la réduction de bruit pendant les appels audio, le dernier étant utilisé pour capter la voix de l’utilisateur lors de ces mêmes appels. D’ailleurs, Dyson précise que ces huit micros seraient capables d’analyser l’environnement sonore jusqu’à 400 000 fois par seconde pour offrir une réduction de bruit jusqu’à 38 dB. Au final, sur la partie audio, là où il était le plus exposé, Dyson s’en sort plus convenablement en parvenant, dès son premier essai, à réaliser un casque de qualité. C’est tout simplement un casque haut de gamme digne de ce nom.

Un vent d’air frais sur l’audio (pardon)

Sur la filtration de l’air, en revanche, nous touchons aux limites des capacités de test de notre labo. En effet, Dyson annonce être capable de capturer 99% des particules polluantes de 0,1 micron ce qui comprend le dioxyde de souffre ou le dioxyde d’azote. Nous sommes malheureusement dans l’incapacité de vérifier ces affirmations. Néanmoins, Dyson est un acteur reconnu sur ce marché avec des purificateurs certes plus imposants mais plébiscités pour leur qualité. D’ailleurs, la marque compte s’appuyer sur les données anonymisées recueillies par son parc de purificateurs connectés pour améliorer la capacité d’analyse de la pollution du casque et adapter son niveau de filtration.

Dimitri Charitsis – 01net.com – Le Zone testé dans une chambre anéchoïque

Dans le top 3 des casques les plus endurants

Voilà l’autre aspect sur lequel le Dyson Zone s’est avéré particulièrement brillant : l’autonomie. Avec plus de 50h d’autonomie (avec l’annulation de bruit activée) mesuré par notre 01Lab, le Zone rentre dans le top 3 des casques les plus endurants du marché. C’est remarquable, d’autant plus que c’est le premier casque audio signé Dyson. La référence en la matière reste le Technics EAH-A800 avec presque 66h d’autonomie.

Lionel Morillon – 01net.com – Le système de fixation permet de basculer sur deux positions (ouvert/fermé).

Mais qu’en est-il de cette même autonomie en mode purificateur d’air ? Il s’avère que cette fonctionnalité est très gourmande. En effet, l’utilisation de la visière réduit de 10 fois l’autonomie du casque, celle-ci passant à un maximum de 4h. Elle peut même être moindre si le niveau d’aération est plus élevé. En effet, il est possible de régler la vitesse du purificateur sur trois niveaux, le plus puissant étant aussi le plus gourmand en batterie. Dans notre cas, nous avons majoritairement utilisé le mode auto qui s’adapte automatiquement au niveau de pollution constaté par le Zone.

Lionel Morillon – 01net.com – Le Zone bénéficie d’une excellente qualité de fabrication.

Application : un modèle du genre

Enfin, le dernier aspect qui mérite d’être souligné sur ce casque pas comme les autres, c’est son application. Celle-ci est bien sûr indispensable pour appairer le casque, mais elle s’avère très utile au quotidien et surtout super bien réalisée. Elle informe sur le niveau de pollution environnant, ce qui permet ensuite de choisir le degré de filtration. C’est également via l’application qu’on règle le niveau de la réduction de bruit même si des raccourcis gestuels permettent d’effectuer les commandes principales directement sur le casque.

Au final, le Zone est incontestablement un produit à part. Sa conception, son prix, mais aussi son utilisation ne lui permettent pas vraiment d’être comparé à des casques à réduction de bruit classiques. Mais sur les domaines dans lesquels il entre en compétition avec ces derniers, la qualité audio, l’ANC ou encore la qualité de fabrication, le Zone est au niveau des meilleurs. Mais l’ajout de cette visière le fait passer, lui et son propriétaire, dans une autre dimension. Le monde est-il prêt à voir débarquer ce genre de produits ?

Le Zone est-il en avance sur son temps ou plus simplement hors sujet ? Les consommateurs jugeront, mais ce qui est certain, c’est qu’à près de 1 000 euros, il convient déjà d’être convaincu par la démarche du fabricant avant de s’y essayer.



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