on a testé les lunettes connectées à affichage tête haute pour cycliste

on a testé les lunettes connectées à affichage tête haute pour cycliste


Cosmo, spécialiste français de la sécurité en mobilité, propose un nouvel accessoire en plus de son « Ride », son feu connecté. Il ne s’agit pas cette fois d’un dispositif pour être mieux vu. Au contraire, il est question de mieux voir, ou plus.
Les Cosmo Vision sont les premières lunettes connectées du fabricant. Destinées aux utilisateurs de vélo, de trottinettes électriques et tout autre moyen de micro-mobilité, elles permettent d’afficher dans la partie droite du verre des informations sur son activité, ou la direction à suivre. 

Cosmo Vision : comment ça marche ?

Cosmo ne s’est pas improvisé spécialiste du verre du jour au lendemain. La jeune société a fait appel à un spécialiste de la question, français lui aussi, Microoled.
Ainsi, c’est la technologie ActiveLook, de cette société grenobloise, qui est à l’œuvre dans les Vision. Il s’agit du second produit grand public équipé de cette technologie d’affichage, après les lunettes Evad-1, de Julbo, sorties il y a deux ans. 

Concrètement, les Cosmo Vision sont des lunettes de soleil a priori classiques, à la différence près qu’elles projettent à l’intérieur du verre droit un affichage tête haute avec des indications sur l’activité en cours.
Chez Cosmo, il y a le choix entre une sortie à vélo ou de la trottinette. Attention, il ne s’agit pas de lunettes à réalité augmentée ou virtuelle, mais d’un procédé qui ressemble par bien des points à ce qui est proposé dans l’industrie automobile.

Bien évidemment, il appartient à l’utilisateur de choisir ce qu’il veut voir afficher dans le coin supérieur de son verre droit. Vitesse, kilomètres parcourus, vitesse moyenne ou durée de l’activité, les données sont assez semblables à ce que proposent la majorité des traqueurs.
Mais la grande singularité de Cosmo, notamment par rapport au modèle de Julbo, c’est qu’il intègre un système de navigation. Il repose sur la puce GPS du smartphone (essentiellement pour une question de poids des lunettes, et d’autonomie), mais permet de suivre un itinéraire à l’aide de flèches de direction affichées au moment opportun.

L’intérêt de ce type de produit, il est double : confort et sécurité. En théorie, il n’est plus nécessaire de quitter la route des yeux pour regarder son smartphone accroché à son guidon. Cela permet aussi de protéger son téléphone contre le vol ou une éventuelle casse lors d’une chute.

Fabrication soignée, et autres bonnes idées

Passons rapidement sur le design (qui plaira ou pas) pour souligner l’impression de solidité qui se dégage lorsqu’on ouvre la boite des Cosmo Vision. Typées sport, les lunettes sont à la fois robustes et bien finies.

Mieux encore, Cosmo donne l’impression d’avoir pensé à tous les détails, évitant surtout l’écueil du poids. En effet, dans la mesure où il ne s’agit pas de lunettes classiques et qu’elles intègrent un dispositif d’affichage, ainsi qu’une batterie, il était nécessaire de réduire au maximum leur poids afin qu’il ne se fasse pas sentir outre-mesure. 

Avec 40 grammes sur la balance, les lunettes sont certes plus lourdes que la moyenne, mais faciles à porter. Passées quelques secondes pendant lesquelles il est nécessaire de se faire à la sensation de poids concentré sur le nez, les Cosmo Vision se font rapidement oublier.
Enfin, nous avons également apprécié le soin apporté à certains détails tels que l’utilisation de pattes plastiques malléables autour du nez justement. En réglant leur écartement, elles s’adaptent facilement à toutes les morphologies nasales, facilitant ainsi leur maintien. 

Prise en main : premiers grincements de dents

Pour pouvoir utiliser les Cosmo Vision, il est nécessaire d’avoir l’application Cosmo Connected. Or, c’est à ce moment précis que notre expérience du produit a pris une tournure nettement moins agréable. Pourquoi ? 

Tout d’abord, parce que l’application souffre de plusieurs bugs, dont certains assez grossiers. Un exemple : lors d’une fin de session, la fenêtre permettant de terminer l’activité disparaît systématiquement, empêchant de fait d’arrêter l’exercice.
Nous avons également rencontré plusieurs soucis lorsqu’il s’agit de passer d’une fenêtre à une autre, ce qui oblige dans la plupart des cas à fermer l’application, avant de la relancer. 

Ensuite, parce qu’il manque, selon nous, quelques fonctionnalités assez basiques comme la synchronisation de ses activités avec les plates-formes incontournables ou les réseaux sociaux dédiés au sport tels que Strava ou Komoot.
Il manque également une fonction de « réveil » automatique du produit en cas de détection de mouvement. Pour l’heure, il est nécessaire de lancer chaque activité à la main.

Enfin, notre plus grand grief concerne la partie la plus ambitieuse du produit : la navigation. Elle n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Si le fonctionnement en tant que tel, une fois les lunettes sur le nez, est satisfaisant, ce n’est pas le cas pour le choix des itinéraires, pas toujours pertinent et surtout pour la fonction de recherche.
À titre d’exemple, lorsqu’on demande à la navigation de Cosmo de nous mener vers la Tour Eiffel, l’application nous propose la rue de la tour Eiffel… à Tallahassee, en Floride, avant de nous suggérer le parking Vinci « Tour Eiffel ».
Sur ce point, les habitués de Google Maps, Waze et autres Plans auront bien du mal à digérer les approximations de Cosmo qui utilise ici le système Here Maps.

Nous avons interrogé Cosmo au sujet notamment de ces absences et des nombreux bugs que nous avons rencontrés. Selon la marque, ceux-ci sont connus et répertoriés, ils devraient être corrigés dans les prochaines semaines via deux mises à jour.
Quant à la navigation, elle devrait, elle aussi, changer assez rapidement, foi de Cosmo. 
Cette expérience un peu dégradée est d’autant plus dommageable que Cosmo apporte vraiment sa patte en termes de logiciel, notamment par rapport au modèle de Julbo.
Comme son homologue jurassien, il reprend les commandes gestuelles pour passer d’un écran à l’autre, mais à l’inverse du spécialiste des lunettes, il offre davantage de personnalisation dans les menus. 

Enfin, terminons cette partie par un point fort, une dernière fonctionnalité vraiment intéressante et propre au modèle Comso : sa compatibilité avec le feu connecté Cosmo Ride, l’accessoire qui a fait la réputation du fabricant.

Sur la route, ça donne quoi ?

À l’usage, il apparaît que les Cosmo Vision sont plutôt faciles à utiliser et relativement confortables. Quant au fait de regarder précisément l’affichage tête haute, il ne demande pas d’effort particulier. À mesure que la route défile, l’œil s’habitue à ces informations supplémentaires et le cycliste comprend aisément qu’il n’a plus besoin de quitter la route des yeux pour avoir un aperçu de sa vitesse ou de son kilométrage. 

La bonne surprise, en comparaison du modèle de Julbo que nous avions eu l’occasion de prendre en main au moment de son annonce, c’est aussi que la solution de Cosmo fonctionne tout simplement mieux.
Le système est réactif, il n’y a pas de latence entre ce qu’indique notre compteur et la vitesse affichée dans les lunettes, gros point noir des Evad-1. Il en va de même pour la navigation, et c’est d’ailleurs sur ce point que les lunettes s’avèrent les plus efficaces.
En définitive, même si sur certains aspects le produit garde un côté expérimental, les progrès réalisés en deux ans sont considérables.

Verdict

Le bilan de ces Cosmo Vision est nécessairement mitigé. Sur la fabrication et la qualité matérielle du produit, il n’y a pas grand-chose à dire, le tout est sérieux et réussi.
Sur la partie logicielle, en revanche, on est un peu coincés entre ce qu’on a vu, c’est-à-dire un produit qui n’est pas fini au niveau software et la note d’intention du fabricant qui promet une mise à jour et le réglage des bugs sous peu.
Mais, quand bien même on accorderait sa confiance à Cosmo, il y a un point sur lequel le fabricant va avoir bien du mal à convaincre : le prix.
Les Cosmo Vision sont vendues 489 euros, ce qui paraît vraiment cher quand, au bout du compte, il s’agit essentiellement de se passer d’un support de smartphone sur le guidon. 



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