Open Food Facts, l’addition de bonnes volontés contre les additifs de l’industrie alimentaire

Open Food Facts, l’addition de bonnes volontés contre les additifs de l’industrie alimentaire


En finir avec les obscurs tableaux de données et les noms barbares au dos des produits de nos supermarchés. Voilà la mission que s’est fixée, en 2012, Stéphane Gigandet. Cet ingénieur informatique de l’Ecole centrale de Nantes, passé par Yahoo!, en Californie, a créé le portail de blogs culinaires Recettes de Cuisine. Dans son combat, il est vite rejoint par Charles Nepote, pionnier de la data en France, ancien directeur des programmes d’un think tank spécialisé dans les transformations numériques, et par Pierre Slamich, diplômé de Sciences Po Paris en finance et en stratégie.

Indignés par le manque de transparence des marques, les trois militants, armés d’un site Web et d’un simple appareil photo numérique, décident de créer leur propre base de données, citoyenne et accessible à tous. Leur objectif : donner la possibilité aux consommateurs de connaître les produits qu’ils achètent et leur permettre de les comparer facilement. « Il faut se rappeler qu’à l’époque, la classification nutritionnelle Nutri-score n’avait pas encore vu le jour, et que les seules informations disponibles pour les consommateurs provenaient des discours marketing des marques », précise aujourd’hui Pierre Slamich.

Face à l’opacité de l’industrie alimentaire, des centaines de bénévoles de la communauté du logiciel libre s’attellent à dénicher les conservateurs et colorants dissimulés dans les listes d’ingrédients des produits vendus en supermarché. Tartrazine (E102), jaune de quinoléine (E104) ou Ponceau 4R (E124) : ces additifs soupçonnés d’effets secondaires ou réputés dangereux pour la santé n’ont bientôt plus de secrets pour eux. « Au départ, la saisie des données s’est révélée laborieuse, raconte Pierre Slamich. Nous avons recensé 100, puis 1 000, puis 10 000 produits en commençant par les plus populaires. Puis, assez vite, nous avons créé une appli pour scanner les codes-barres des articles»

Un Nutri-score plus visible

Disponible sur Android, dès 2012, et sur l’App Store, un an plus tard, l’application est d’emblée pensée en crowdsourcing, c’est-à-dire en collecte participative. « Le principe est très “libriste” : quand le citoyen scanne le code-barres d’un produit, celui-ci s’ajoute automatiquement à la base de données, les informations obtenues bénéficient à tous », complète-t-il. L’application est gratuite et ses données ouvertes. « Nous avons lancé le projet à l’époque du président Obama, nous avions pour slogan “Yes, we scan”. C’était notre philosophie : redonner aux citoyens la possibilité d’agir et de ne plus subir. »

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