plus cher qu’un VTT électrique Decathlon, mais bien meilleur

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Peut-on viser l’excellence en VTT électrique sans avoir à casser son PEL ? Le secteur regorge de vélos flamboyants à plus de 5 000 euros, à l’image des références que son le Moustache Trail ou encore le Canyon Spectral : ON. Mais qu’en est-il pour ceux qui n’ont pas ce type de budget et qui veulent pourtant viser plus haut qu’un VTTAE Decathlon (sans que cela n’enlève quoi que ce soit à la qualité d’un E-EXPL 520, quasi incontournable à moins de 2 000 euros) ? C’est dans cette « zone grise » comprise entre 2 000 et 3 500 euros, que Trek a positionné l’une des ses icônes, le Marlin. Référence incontournable chez les VTT musculaires, la version + du Marlin se dote donc d’un moteur et d’une batterie, mais garde la même idée en tête : proposer un vélo à la fois solide, performant et dynamique sans se ruiner. Cette promesse ô combien ambitieuse est-elle tenue ?

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Qualité de fabrication : du Trek dans le texte

Monté sur de larges (2,6 pouces) roues de 29 pouces qui viennent entourer un cadre élancé, le Marlin à fière allure. Son épais tube diagonal renferme intégralement une batterie de 400 Wh (non amovible) et vient se conclure au niveau du pédalier en englobant le moteur Active Line Plus de Bosch.

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Dans ce processus d’électrification, Trek a gardé l’essentiel : un design plaisant et, surtout, la même géométrie que le Marlin traditionnel. C’est, en partie, ce qui avait fait le succès de la version musculaire et c’est, nous le verrons, l’un des aspects les plus réussis de ce VTTAE.
Mais ce design sobre et élégant ne serait qu’un artifice s’il n’était pas associé à un équipement de qualité.

Équipement solide, dès le premier niveau de prix

C’est là l’autre réussite de Trek. Être parvenu à doter son VTAAE le plus accessible de composants de qualité. Même dans sa version la plus abordable, le Marlin+ 6, dispose d’une fourche Suntour avec un débattement de 120 mm, d’un dérailleur Shimano CUES, de freins à disques Tektro (disques de 203 mm) et d’une tige de selle télescopique, pour ne citer que l’essentiel.

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© 01net.com – La tige de selle télescopique, un must.

Dans notre version d’essai, à 3 299 euros, c’est encore un peu mieux avec notamment la fourche qui passe en RockShox Recon Silver RL, toujours avec 120 mm de débattement, et la transmission qui monte à 12 vitesses sur un système Shimano Deore M6100. La partie freinage est, elle aussi, confiée à Shimano avec un système à quatre pistions et toujours des disques de 203 mm.

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Nous n’irons pas jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un équipement haut de gamme, mais Trek réussit tout de même à afficher une fiche technique solide sans faire exploser le prix de son VTTAE.

Motorisation exigeante, mais pertinente

Au moins aussi important que la partie équipement est le choix du combo moteur batterie qui équipe chaque VTT électrique. Trek a opté pour la référence du marché, avec Bosch, mais pas nécessairement pour le moteur qu’on aurait imaginé sur un VTT. En effet, c’est l’Active Line Plus qui a été retenu et non le Performance Line qu’on retrouve habituellement sur ce type de vélos. La différence ? Le couple bien entendu. Il est de 50 Nm sur le moteur de milieu de gamme contre 85 Nm sur les motorisations les plus musclées. Mais ce déficit supposé de puissance n’est, en réalité, pas dommageable, du moins pas pour tous les cyclistes.

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En effet, bien souvent le mode Turbo du Performance Line parait surdimensionné pour des manœuvres basiques y compris sur des terrains complexes et escarpés. S’il peut être maîtrisé par les pilotes les plus habiles, il arrive souvent qu’on lui préfère un mode d’assistance inférieur, certes moins « coupleux » mais aussi plus simple à appréhender. En ce sens, le choix d’un moteur de milieu de gamme, limité à un couple de 50 Nm, sur un vélo conçu pour ceux qui veulent se remettre ou progresser en VTTAE parait cohérent.

La contrepartie, car il y en a bien une, c’est qu’il faudra jouer des cuisses et des mollets pour se sortir de certaines situations ou plus simplement pour arriver rapidement aux 25 km/h d’assistance réglementaires. Mais ce qui pourrait être considéré comme un point négatif par une partie des utilisateurs est en réalité très apprécié des certains vététistes qui entendent faire de VTTAE sans oublier de faire du sport.

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Si le choix assez osé de Trek en matière de moteur s’avère concluant, il n’en va pas de même pour la batterie. Le fabricant américain a opté pour un bloc de 400 Wh, qu’il a encore été pioché dans le catalogue de Bosch, bien lui en a pris, mais il l’a enfermé dans le tube de son VTT. Autrement dit, la batterie n’est pas amovible et il est nécessaire de déplacer le vélo près d’une prise pour pouvoir le charger. Ce choix qui s’explique par des raisons d’ergonomie (il serait possible de placer la batterie légèrement plus bas et ainsi d’abaisser le centre de gravité), mais surtout économiques, est un non-sens selon nous. D’une part parce qu’il contraint le propriétaire dans son usage quotidien, mais surtout parce qu’il le limite lorsqu’il veut envisager des sorties plus longues. En effet, sur le mode « Auto », que nous avons largement privilégié au cours de notre test, il est possible d’espérer entre 45 et 50 km d’autonomie selon les conditions, à condition de rouler activement. C’est à priori suffisant pour une sortie classique, mais qu’en est-il si on souhaite pousser davantage ou si l’on affronte un terrain plus exigeant ? Trek explique qu’il est possible d’ajouter un prolongateur d’autonomie, le PowerMore de Bosch et ses 250 Wh supplémentaires, mais outre le surcoût que cela engendre, la réalité que nous avons pu constater lors de nos sorties en VTT, c’est que les propriétaires de VTTAE préfèrent le plus souvent investir dans une seconde batterie et simplement remplacer la première par la deuxième.

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Enfin, le dernier élément de cette électrification n’est autre que l’afficheur. Là encore, les constructeurs qui choisissent de travailler avec Bosch ont un large choix. Trek a certes fait l’un des choix les plus économiques avec le Purion 200, c’est aussi l’un des plus pertinents. En effet, en VTT un grand afficheur du type Kiox 500 est certes confortable, mais loin d’être indispensable. En plus des quelques grammes économisés, on se contente d’un module unique qui tombe sous le pouce et qui s’utilise de manière, on ne peut plus naturelle. Ceux qui en veulent plus pourront toujours l’associer avec un grip pour smartphone et ainsi utiliser leur téléphone comme écran, mais pour la grande majorité des utilisateurs, le Purion 200 sera suffisant.

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Conduite : agile, dynamique, performant

Bien équipé et électrifié avec attention, le Marlin+ 8 se devait encore de nous convaincre sur l’aspect le plus essentiel : sa conduite. Sa version musculaire avait placé la barre très haut. La version électrifiée a certes l’avantage de se reposer sur une géométrie plébiscitée, il n’en demeure pas moins que l’ajout d’un moteur et d’une batterie ne sont pas pas des actes anodins.

Allons à l’essentiel, le VTTAE de Trek remplit sa mission avec une grande aisance. Malgré son poids de près de 22 kg, le Marlin+ 8 s’est avéré particulièrement maniable et efficace sur les sentiers. Sa fourche suspendue, pourtant pas la plus réputée, parvient à filtrer les petites aspérités sans ciller. Sur les impacts plus importants, le Marlin répond avec le même dynamisme évitant de se tasser et laissant libre cours à son propriétaire pour enchainer, ou relancer. Sur ce point, ce dernier est aidé par le moteur Active Line Plus qui, fort de son naturel de pédalage, parvient même à s’effacer. Dès lors, l’illusion d’un VTT classique revient, ce qui n’est pas une mince affaire en VTTAE.

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Il n’y a pas grand-chose à redire non plus du côté de la transmission et du freinage. Le Deore M6100 et ses 12 vitesses sont tout à fait adaptées à la population ciblée par ce vélo, et efficace de surcroit. Quant aux freins, ils ne nous ont jamais fait défaut, même les jours de forte pluie.

Comme la plupart des VTT, sorti des sentiers, le Marlin+8 est nettement moins adapté… et c’est normal. Nous avons tout de même effectué notre parcours de test en vélotaf sur lequel le VTT électrique de Trek s’est avéré confortable, mais difficile à emmener au-delà des 25 km/h. Là encore, rien d’anormal. C’est un VTT dans la pure veine de son aîné musculaire, et finalement, c’est tout ce qu’on lui demandait.

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