Pourquoi il n’est plus rentable de miner des cryptomonnaies avec une carte graphique

Pourquoi il n'est plus rentable de miner des cryptomonnaies avec une carte graphique


Il n’est actuellement plus rentable de miner des cryptomonnaies en s’appuyant sur des cartes graphiques. La grande mise à jour de l’Ethereum, la hausse du prix de l’électricité et la baisse du cours crypto-actifs ont considérablement pénalisé l’industrie du minage.

Il y a quelques jours, l’Ethereum a abandonné la Proof of Work (PoW) pour la Proof of Stake (PoS). Désormais, le réseau est sécurisé par des validateurs, des individus qui disposent de plus de 32 Ethers dans leur wallet numérique.

Au terme de ce processus, intitulé The Merge, il n’est plus possible miner de l’Ether. L’abandon de la PoW est un immense bouleversement pour l’industrie du minage de cryptomonnaies. Tous les mineurs dont l’activité repose sur Ethereum se retrouvent en effet dans une impasse.

« Le marché du minage va être pas mal mouvementé dans les prochains mois », explique Monsieur-TK Mining, YouTubeur spécialisé dans le minage, dans un entretien accordé à 01Net.

Le minage avec GPU, une activité qui n’est plus rentable

Dans les jours suivants le Merge d’Ethereum, la rentabilité du minage par le biais de cartes graphiques s’est complètement effondrée. Comme le rapportent nos confrères de Tom’s Harware, il n’est actuellement plus rentable de miner des devises numériques avec un ou plusieurs GPU. Le média s’appuie sur les informations fournies par le site WhatToMine, une plate-forme de référence pour les mineurs, en date du 16 septembre, couplées au prix moyen des GPU sur le marché.

En s’appuyant sur certaines cartes, il est encore possible de générer 0,06 dollar de cryptomonnaies en 24 heures, une fois les coûts de l’électricité déduits. Ce calcul n’inclut pas l’usure du GPU avec le temps ni les frais d’alimentation de l’ordinateur. De facto, la rentabilité est très réduite, voire inexistante.

La hausse du prix de l’électricité et la baisse du cours des crypto-actifs de ces derniers mois n’arrangent évidemment pas la situation. Seules cinq cartes sont d’ailleurs rentables en ce moment. Mais, selon les calculs du média, il faudra tout de même plus de 20 ans pour éponger le coût de la carte graphique en minant des tokens. Ces calculs sont uniquement valables si le cours des devises stagne, tout comme le coût des GPU.

Notez que le minage de Bitcoin n’est pas compris dans ces calculs de rentabilité. Il y a déjà plusieurs années qu’il n’est plus possible de miner du BTC en s’appuyant sur la puissance de calcul d’une carte graphique. Il faut plutôt investir dans une machine dédiée, les Asics.

Quel impact sur le marché des cartes graphiques ?

En amont de l’abandon de la PoW sur Ethereum, de nombreux mineurs ont revendu leurs machines sur des sites d’occasion. Comme on vous l’expliquait déjà cet été, le marché de l’occasion est inondé depuis plusieurs mois par des GPU utilisés pour le mining à prix cassé.

« On remarque qu’il y a de plus en plus de matériel en vente sur les sites de petites annonces. Beaucoup de mineurs, plutôt jeunes dans l’écosystème, ont pris peur et ont décidé de vendre leur matériel », relate Monsieur-TK Mining.

Cette revente massive devrait s’accompagner d’une baisse du prix des cartes graphiques. Pour rappel, les mineurs ont accaparé une importante partie de la production de cartes graphiques, au détriment des particuliers, entre 2020 et 2022. Entre janvier 2021 et juin 2022, 15 milliards de dollars ont été injectés par les mineurs sur le marché des GPU.

En stimulant la demande, les mineurs ont provoqué une pénurie de GPU et une hausse considérable des prix. Le désintérêt actuel des mineurs se traduit donc mécaniquement par une réduction des prix. C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de jeux vidéo sur PC ou les particuliers en général.

Quel avenir pour le minage avec GPU ?

Néanmoins, il est bien trop tôt pour prophétiser la fin du minage. Les mineurs ont plusieurs solutions pour poursuivre leurs activités. Tout d’abord, l’industrie peut se tourner vers les versions d’Ethereum qui s’appuient toujours sur la Proof of Work, les “forks”. Il s’agit d’une version de la blockchain qui s’éloigne de la chaîne de blocs principale.

C’est de cette manière que sont nées des versions d’Ethereum comme l’Ethereum Classic ou l’EtherPow. Ces forks permettent toujours de miner des tokens en exploitant la puissance de calcul des cartes graphiques. Ces devises devraient attirer de nombreux mineurs, surtout ceux qui ont investi dans des machines qui ne sont capables « que de miner l’algorithme Ethash (l’algorithme de ETH) », explique Mr TK Mining. 

« Pour continuer à générer des bénéfices, ils doivent impérativement se mettre à miner des tokens déployés sur Ethereum »

Notez que l’avenir d’une cryptomonnaie comme l’EtherPoW, née dans la foulée du Merge, est loin d’être garanti. Pour Mr TK Mining, le fork ETH POW aura « un avenir uniquement s’il parvient à susciter l’intérêt auprès des autres communautés comme les développeurs, créateurs de projets ». Il précise que « pour le moment, hormis les mineurs, peu de personnes semblent s’y intéresser ».

En parallèle, certains mineurs se sont progressivement tournés vers d’autres cryptomonnaies basées sur la Proof of Work. En amont du Merge, des tokens comme le Flux ou le Ravencoin ont en effet connu un regain de popularité. Le Flux est d’ailleurs entré dans le top des 100 plus importantes cryptomonnaies du marché.

« Pour les mineurs GPU, le choix est vaste et en fonction de leur matériel, les mineurs peuvent se tourner vers une multitude de cryptos différentes », souligne le vidéaste, qui estime que « l’avenir de ce genre de crypto est radieux ».

Jusqu’ici, l’Ether était la cryptomonnaie qui attirait le plus les mineurs. Il s’agissait en effet de l’une des devises numériques en PoW les plus rentables. Cette rentabilité est notamment due à la hausse continue du cours de l’Ether depuis sa création en 2015. Le passage vers la PoS devrait laisser de la place pour les projets plus confidentiels :

« Avant, avec l’ETH qui était quasiment au top rentabilité constamment, il était difficile pour les petites cryptos de se faire un nom. Avec le passage en PoS de l’Ether, le voile va être levé sur ces cryptos qui étaient encore peu connues et elles vont enfin pouvoir être à leur tour sous le feu des projecteurs ».

Pour le spécialiste du minage, il est envisageable qu’une de ces cryptomonnaies vienne prendre la place de l’Ether au sein de l’industrie. Au vu « des courbes d’augmentation de difficulté sur les différents projets, cela semble bien parti », ajoute le YouTubeur belge. Bref, le minage de cryptomonnaies n’est probablement pas révolu.

Source :

Tom’s Hardware



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