Pourquoi la technologie risque de faire du tort à la Coupe du monde ?

Pourquoi la technologie risque de faire du tort à la Coupe du monde ?


Pour de nombreux spectateurs à travers le monde, la Coupe du monde compte est le plus grand événement sportif. Le championnat se déroule toujours pendant l’été, lorsque les saisons nationales sont terminées et que les joueurs ont eu le temps de se reposer. Mais cette année, la Coupe du monde organisée par le Qatar, un pays hôte hautement controversé, a commencé ce dimanche 20 novembre.

Parmi les sujets qui suscitent la critique, on trouve la technologie – ou plutôt l’utilisation qui en est faite. En effet, si elle peut être utilisée à bon escient, elle peut aussi jeter une ombre sur le jeu.

Et il ne s’agit là pas seulement d’évaluer les joueurs, de les éduquer, de leur dicter leur conduite, voire de les choisir, en fonction d’un programme de données profondément réfléchi. Certaines décisions parmi les plus importantes seront en fait entre les mains de la technologie.

Penalty ? But ?

Parmi les technologies controversées, on trouve la VAR, pour « assistance vidéo à l’arbitrage », qui a fait ses débuts pendant la Coupe du monde de 2018 en Russie.

Désormais, la présence de la VAR dans le football est omniprésente – voire envahissante. Si vous n’êtes pas familier avec cette technologie, elle transmet des images du jeu à un arbitre assistant vidéo assis dans une pièce fermée. L’arbitre VAR cherche à savoir s’il y a quelque chose que l’arbitre sur le terrain a pu manquer. La technologie utilise également des lignes intelligentes pour analyser si un joueur est hors-jeu.

A tout moment, l’arbitre VAR peut demander à l’arbitre de terrain d’arrêter le match, de se rendre sur un écran près de la ligne de touche et d’observer un jeu particulier au ralenti sous plusieurs angles différents.

Mais voilà le problème : lorsqu’on regarde quelque chose au ralenti, il peut sembler beaucoup plus dramatique et extrême que dans la réalité. Lorsqu’un joueur a été vaguement touché mais a exagéré sa chute, par exemple.

Le diktat des données ?

Le problème avec la VAR, cependant – et le problème avec les données plus généralement – est la prétention à l’objectivité. La technologie affecte activement le comportement de l’arbitre. Si l’arbitre vidéo demande à l’arbitre sur le terrain de revoir une action, ce dernier sait qu’il est censé revenir sur sa décision.

Ce qui n’est jamais retransmis, cependant, c’est la conversation réelle avec l’arbitre – contrairement à des sports comme le cricket et le rugby. Au lieu de cela, l’arbitre fixe l’écran et donne son verdict par des signes de la main.

Les téléspectateurs voient ensuite ce que les arbitres vidéo ont pu voir. Même dans ce cas, ils sont scandalisés par certaines interprétations de preuves objectives.

Est-ce une bonne chose ?

Je suis trop négatif, je sais. Je m’intéresse trop au football, je sais. Je sais aussi que la VAR permet de renverser souvent des injustices réelles.

La VAR est cette rare tentative de faire appel à la technologie pour rendre la justice. Ou un peu plus de justice. C’est juste que ça ne marche pas toujours comme ça et de nombreux entraîneurs dénoncent aujourd’hui la façon dont elle est utilisée.

D’un autre côté, de nombreux joueurs ne pourront même pas célébrer comme il se doit leur but, car ils attendront toujours que la VAR leur dise que le but est valable. Les supporters auront crié, mais leurs cris ne serviront peut-être à rien sans la validation par la technologie.

Une certaine spontanéité humaine est perdue, au profit d’une précision espérée.

Source : ZDNet.com





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