Pourquoi le FIC pourrait perdre le ministère des Armées, un de ses exposants de prestige

ZTE accusée de fournir du matériel d'espionnage à l'Iran



L’une des grandes foires commerciales de la cybersécurité, le Forum international de la cybersécurité (FIC), risque de perdre un exposant de prestige. Comme l’a dévoilé Challenges, le ministère des Armées appelle en interne à ne pas réserver de stand pour la prochaine édition du salon, la 15e, qui aura lieu à Lille début avril. Les militaires avaient pourtant l’habitude de prendre leurs aises dans le Nord, avec un stand présentant leurs activités dans le cyber.



Ainsi, pour la dernière édition, la direction du renseignement militaire (DRM), le commandement de la cyberdéfense (Comcyber), et la direction interarmées des réseaux d’infrastructures et des systèmes d’information de la défense (Dirisi) avaient réservé leur place. Une façon pour ces différents services de communiquer sur leurs métiers et surtout de tenter d’attirer des recrues fraîches, un enjeu de recrutement majeur dans un secteur sous tension.

 

 



“La forte inflation”

Sauf que pour le patron de la communication des militaires, Yann Gravêthe, l’opération est devenue trop chère. Dans un courrier, dont des extraits ont été diffusés par Challenges, il justifie le séchage du salon par “la très forte inflation constatée dans le domaine de l’évènementiel” et un nombre croissant de salons du même type. Dont certains d’ailleurs organisés par les services du ministère, comme le Forum innovation défense, ou avec son soutien, comme l’European cyber week. Une absence au FIC qui ferait tâche, alors que ce salon a été lancé par les gendarmes français, des militaires qui sont rattachés depuis 2009 au ministère de l’Intérieur.



“Nous n’avons pas eu de notification officielle” sur la non réservation d’un stand, tempère toutefois auprès de Zdnet.fr Guillaume Tissier, l’associé d’Avisa Partners en charge du salon. Deux mois avant l’organisation de l’événement, “il n’est pas choquant qu’il y ait encore des partenariats qui se discutent et des stands qui changent de place”, ajoute-t-il. Avant de remarquer enfin que les organisateurs n’auront aucune difficulté à relouer l’espace qui ne serait pas réservé par les Armées. De même, on devrait quand même voir des militaires à Lille, mais en tant qu’intervenants. Et les organisateurs tablent toujours sur le déplacement du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, traditionnellement à Lille l’un des orateurs de poids avec le ministre de l’Intérieur.



Risque réputationnel

Mais selon l’hebdomadaire économique, il existerait toutefois une autre raison plus officieuse justifiant le retrait du stand des Armées. L’entourage du ministre pointerait ainsi le “risque réputationnel de travailler avec Avisa Partners”, le co-organisateur du salon. La société d’intelligence économique avait racheté en 2020 la société CEIS, le partenaire historique des gendarmes. Certains des services offerts par Avisa Partners, un groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros en 2022, font en effet polémique.

Ses activités liées à l’e-réputation et à l’influence ont par exemple été épinglées par la presse, comme ces centaines “d’articles bidons” selon le journal en ligne Fakir, destinés à soutenir les prises de position de donneurs d’ordres divers. Selon Mediapart, une note de deux services de renseignement s’était également inquiétée au début de l’année 2020 des interférences entre l’activité de l’entreprise et les intérêts de la France en Afrique. “Ces accusations de manipulation sont sans fondement, nous insistons sur le caractère légal et légitime de nos actions”, rétorque Guillaume Tissier. Quant au FIC, rappelle-t-il, “ce n’est pas Avisa: c’est un événement de la filière dont nous ne sommes qu’un rouage”.





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.