pourquoi Uptobox est bloqué en France

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Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné aux FAI de bloquer plusieurs adresses liées à Uptobox pendant dix-huit mois. La majorité des films et séries accessibles depuis cet hébergeur renverrait à des œuvres piratées ou diffusées sans autorisation.

À quelques jours du Festival de Cannes, la justice française a décidé de bloquer l’hébergeur Uptobox, un des plus gros acteurs de téléchargement direct et haut lieu de piratage de films et de séries dans l’Hexagone. Les principaux fournisseurs d’accès à internet, les FAI, ont reçu l’ordre de mener leurs abonnés à un écran noir s’ils cherchent à se rendre sur la plateforme. Orange et Sosh se sont déjà exécutés, et les autres FAI comme SFR, Free et Bouygues Telecom devraient bientôt suivre, rapporte L’Informé, lundi 15 mai.

À l’origine de ce blocage, une décision du tribunal judiciaire de Paris du 11 mai dernier, jugeant d’une demande du monde du cinéma français, représenté par la Fédération nationale des éditeurs de films, le Syndicat de l’édition vidéo numérique, l’association des producteurs indépendants, l’Union des producteurs de cinéma, le Syndicat des producteurs indépendants et enfin le Centre national du cinéma.

84 liens sur 100 renvoyaient vers des œuvres piratées

Ces acteurs de l’audiovisuel français ont rappelé que l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) avait établi plusieurs procès-verbaux à l’encontre d’Uptobox. Selon ces documents cités par la décision de justice, la plateforme mettait « sans autorisation, à la disposition du public de très nombreuses œuvres de leurs répertoires en continu ou au moyen de liens de téléchargement ». Sur un échantillon de titres aléatoirement sélectionnés, 84 liens sur 100 renvoyaient vers des œuvres contrefaisantes, constate l’Alpa qui note un total de 25 504 liens actifs mis à la disposition du public, dont la grande majorité permet l’accès sans autorisation à des œuvres audiovisuelles protégées. Le monde du cinéma français souhaitait donc que les juges prononcent le blocage de la plateforme pour faire cesser cette « atteinte à des droits d’auteur ou à des droits voisins ».

Cette demande intervient alors que l’Alpa avait déjà demandé le retrait de plusieurs productions accessibles depuis la plateforme… sans succès. La raison : « les utilisateurs sont informés des retraits de contenus effectués (…) de manière à leur permettre de remettre quasi immédiatement en ligne les contenus retirés à la demande des titulaires de droits », écrivent les juges.

Uptobox « incite à la violation du droit d’auteur et des droits voisins » selon le tribunal

Ce n’est pas la première fois qu’Uptobox est dans le collimateur des producteurs de contenus audiovisuels. La Motion Picture Association of America (MPAA), l’association américaine qui représente Netflix et les plus grands studios hollywoodiens, écrivait en novembre dernier que Uptobox est « largement utilisé par les sites pirates en Europe ». Dans son rapport annuel consacré aux sites pirates dans le monde, la MPAA pointait du doigt Uptostream, la plate-forme de streaming illimité d’Uptobox, estimant qu’elle était massivement exploitée par les pirates pour générer des revenus passifs grâce aux publicités.

À lire aussi : Piratage de films : plusieurs sites français dans le collimateur d’Hollywood 

Pour le tribunal français, le doute n’est pas de mise. L’atteinte aux droits d’auteur ou aux droits voisins est caractérisée, d’autant que  « UPTOBOX sait en l’occurrence que des contenus protégés sont massivement et illégalement mis à la disposition du public par son intermédiaire, tandis qu’elle s’abstient de mettre en œuvre des mesures techniques qui lui permettrait de contrer, (…) de manière crédible et efficace, les violations des droits d’auteur ». Le tribunal estime même que la plateforme « incite à la violation du droit d’auteur et des droits voisins par la mise en place d’outils spécifiquement destinés au partage de masse et illicite de contenus protégés, en promouvant sciemment ces partages, notamment par le biais d’un modèle économique qui laisse présumer que ses exploitants jouent un rôle actif dans le partage des fichiers contrefaisants ».

Conséquence, les juges ont demandé aux FAI de bloquer précisément six sites pendant dix-huit mois :

  • Uptobox.com
  • Uptostream.com
  • Uptobox.fr
  • Uptostream.fr
  • Beta-uptobox.com
  • Uptostream.net

Ces mesures de blocage seront-elles suffisantes ? Pas sûr, car Uptobox a déjà répliqué, en conseillant de mettre à jour les DNS pour accéder à nouveau à ses services. La plateforme compte bien faire appel de cette « décision injuste », explique Uptobox sur son compte Twitter. L’histoire est donc loin d’être terminée.

Source :

L’Informé





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