Survivor », le retour (gagnant) du Jedi

Survivor », le retour (gagnant) du Jedi


L’ouverture de Star Wars Jedi : Survivor n’est pas celle d’un film de George Lucas. Ici, pas de générique défilant introduit par : « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… » Le jeu des Californiens du studio Respawn, disponible le 28 avril sur PC, Xbox Series et PlayStation 5, nous plonge immédiatement dans l’action lorsque nous prenons le contrôle de Cal Kestis, menotté et livré à des soldats de l’Empire galactique, qui le considèrent comme un terroriste.

Si le Jedi rebelle voit ses mouvements entravés dans l’introduction de cette suite, c’est pour montrer combien il brille par son dynamisme lorsqu’il est libéré quelques minutes plus tard. Le jeune barbu est vif, puissant, fait des pirouettes, s’accroche au plafond, court sur les murs et manie le sabre laser avec virtuosité. Il a résolument roulé sa bosse et incarne le fantasme de tout fan de la saga : se trouver dans la peau d’un chevalier Jedi aguerri, tel Luke Skywalker dans Le Retour du Jedi.

Fini le récit d’un padawan pas encore tout à fait en pleine possession de ses moyens : dans cette suite de Star Wars Jedi : Fallen Order (2017), les capacités de Cal Kestis sont désormais immédiatement grisantes. Le programme consiste ainsi à hacher menu d’innombrables adversaires – suppôts de l’empereur, robots, monstres, extraterrestres peu avenants, mystérieux Sith et on en passe – tout en multipliant les treks à la surface de planètes aussi exotiques que la sableuse Jedha, la luxuriante Koboh ou la labyrinthique Coruscant.

Le syndrome du jeu « melting-pot »

Au-delà de ses paysages, la grande réussite de Star Wars Jedi : Survivor se trouve dans son système de combat et ses cinq postures (sabre simple, double, lourd, blaster ou bâton). Chacune permet une approche différente pour mieux s’adapter aux ennemis, variés en taille et en nombre.

A part en mode facile, n’espérez pas marteler les boutons de manière frénétique pour vous en sortir à tous les coups. « Star Wars Jedi : Survivor » demande un peu de technique et de réflexes.

Les amateurs de grand spectacle retrouveront la formule de Star Wars Jedi : Fallen Order, mais dispensée avec davantage de maîtrise. Ainsi, l’alternance d’affrontements contre des vagues d’adversaires façon God of War – série sur laquelle a travaillé auparavant le réalisateur Stig Asmussen – et de cascades à la Uncharted est plus équilibrée. Les emprunts au studio FromSoftware (la progression rythmée par des points de méditation semblables aux feux de camp de Dark Souls, le système de parade et de contre-attaque qui rappelle celui de Sekiro : Shadows Die Twice) sont également mieux digérés. Notable différence avec les très difficiles jeux de FromSoftware : ici, nous pouvons bénéficier de gros coups de pouce en cas de coup dur.

A cela s’ajoute un foisonnement de propositions accessoires (toutefois sympathiques) en marge de nos quêtes, par exemple la personnalisation du héros et du manche du sabre, le mode photo ou même du jardinage.

Western, space-opera et samouraïs

Un art certain de la synthèse, qui s’accorde toujours scrupuleusement au cahier des charges du blockbuster. Pour le meilleur comme pour le pire : s’il est capable de nous mettre des étoiles dans les yeux une trentaine d’heures durant, Star Wars Jedi : Survivor, pensé pour un public très large, reste cependant très sage. Le jeu édité par Electronic Arts peut même, à force de prudence et de références, se montrer assez prévisible.

« Star Wars Jedi : Survivor » met aussi en scène les retrouvailles d’une bande de vieux copains.

Mais malgré son côté un peu lisse, le récit principal, situé durant la période qui sépare La Revanche des Sith (2005) et Un Nouvel Espoir (1977), trouve sa voie en puisant à la source des inspirations de George Lucas. Il y a d’abord là un soupçon de film de samouraï : le sabreur solitaire Cal Kestis vit à la marge tel un ronin, ces guerriers japonais sans maître. Viennent ensuite les influences du western, particulièrement visibles chez les habitants de Koboh, et leur accent américain à couper au couteau.

Le Monde

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Enfin, l’ambiance générale se nourrit du « space opera » à l’ancienne, du design des vaisseaux et des robots, très années 1970, à celui de la planète Jedha, qui rappelle l’Arrakis des romans Dune, de Frank Herbert – tempête de poussière et vers des sables inclus. Même son arc narratif principal, une histoire très premier degré de hors-la-loi au grand cœur luttant contre les forces du mal, a un parfum suranné.

Nous sommes donc loin des facéties des titres LEGO Star Wars ou du chaos des batailles de Star Wars : Battlefront. Cumulant des références rétro avec une mise en scène contemporaine, cette aventure se connecte directement aux fondamentaux d’Un Nouvel Espoir, point de départ de toute la saga. Elle ravive la flamme originelle des films Star Wars, peu importe s’il n’y a pas les lettres jaunes lors de son générique.

Nous ne sommes jamais à l’abri d’un vilain rancor qui nous attend avec gourmandise dans les entrailles d’une mine.

En bref

On a aimé :

  • Un régal pour les yeux et les oreilles
  • Les cinq postures au sabre laser
  • Enfin un Star Wars où l’on peut jardiner

On n’a pas aimé :

  • Certains niveaux manquent de lisibilité
  • La logorrhée de Cal Kestis
  • La VF moins prenante que la VO

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous aimez Star Wars… un peu, beaucoup ou même à la folie
  • Vous cherchez un blockbuster pour décompresser

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous trouvez les productions Disney trop sages

La note de Pixels :

Cinq postures de sabre/Sept stormtroopers qui nous encerclent



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