trop chère, trop tard, faut-il l’abandonner pour l’électrique ?

le carburant de synthèse fait tache d'huile


L’Europe a décidé de stopper la vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035 et de ne laisser comme alternative que les voitures électriques. Cette décision doit permettre de réduire sensiblement les émissions de gaz polluants du trafic routier (les poids lourds et autobus auront jusqu’à 2040 pour suivre le même cap) mais elle remet en question l’industrie automobile européenne spécialiste de la motorisation thermique et qui se retrouve en arrière d’autres zones géographiques qui ont déjà bien avancé dans le domaine de la motorisation électrique.

Les constructeurs européens doivent donc engager d’importants investissements pour préparer cette nouvelle phase de l’industrie automobile. Dans le même temps, les efforts de réduction des émissions polluantes des véhicules thermiques se poursuivent avec la mise en place d’une norme Euro 7 durcissant encore les limites des niveaux d’émissions et les protocoles d’homologation à partir de 2025.

Finir le thermique en apothéose ou migrer plus vite vers l’électrique

Les constructeurs ont alerté sur les contraintes jugées déraisonnables qui leur seront imposées sur ce dernier jalon avant la bascule vers l’électrique et mettent en balance les investissements importants nécessaires pour y parvenir au regard des résultats attendus, soit une baisse modeste des émissions.


Ces mêmes investissements devront par ailleurs être pris sur ceux qui pourraient servir à développer les motorisations électriques et l’effort de mise en place de la norme Euro 7 serait donc en fait contre-productif en forçant des innovations sur des moteurs voués à disparaître dans les quinze ans à venir.

A la voix des constructeurs automobiles s’ajoute maintenant celle de plusieurs Etats européens qui affichent ouvertement leur opposition à la mise en place d’une norme Euro 7 qui prévoit de réduire de 35% les émissions de gaz NOx (oxydes d’azote) particulièrement nocifs pour la santé humaine (et de 56% dans les cas des camions et des autobus) par rapport à la norme actuelle Euro 6.

Plusieurs pays européens opposés à Euro 7

Huit pays européens, dont la France, la Pologne et l’Italie, ont donc exprimé leur désaccord face au durcissement des normes contre la pollution automobile en Europe en soulignant que cela risque surtout de freiner la transition vers l’électrique à un moment charnière où d’autres régions comme la Chine ont un temps d’avance et risquent de s’accaparer les marchés européens.

Euro 7 couts estimation ACEA

Euro 7 : estimation des coûts directs selon l’ACEA, très différente de celle de la Commission européenne

L’ACEA (association des constructeurs automobiles européens) fait également valoir que la mise en place de la norme Euro 7 va conduire à un renchérissement significatif des véhicules, de l’ordre de 2000 euros en coûts de fabrication supplémentaires, soit beaucoup plus que ce qu’estime la Commission européenne de son côté (200 à 450 euros selon les motorisations), sans compter une augmentation des coûts en carburant estimée à 3,5% sur le cycle de vie des véhicules, paramètre non pris en compte dans l’analyse de la Commission.

La position est donc que la norme Euro 7 ne permettrait qu’un gain environnemental faible au regard d’investissements élevés et qu’il serait plus utile d’accélérer sur l’électrique et de remplacer progressivement les véhicules plus anciens par des modèles respectant la norme Euro 6, quitte à l’adapter pour la durcir légèrement et accompagner la dernière étape de commercialisation jusqu’à 2035.



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