Emmanuel Macron promet un Stargate à la française

Emmanuel Macron promet un Stargate à la française



Invité du 20h de France 2 ce dimanche soir, Emmanuel Macron a créé la surprise en annonçant un plan d’investissements massif dans l’intelligence artificielle de 109 milliards d’euros. « C’est l’équivalent pour la France de ce que les États-Unis ont annoncé avec Stargate, a estimé le chef de l’Etat. C’est le même rapport ».

Fin janvier, Donald Trump présentait un plan d’investissement d’entreprises du secteur privé pouvant aller jusqu’à 500 milliards de dollars. Pour assoir la domination des Etats-Unis dans l’IA, OpenAI, SoftBank et Oracle prévoient de créer une coentreprise appelée Stargate, chargée de construire des centres de données sur tout le territoire.

Emmanuel Macron doit préciser le contour de ce plan lors de la première journée du Sommet pour l’action sur l’IA qui se tient à Paris les 10 et 11 février. On connaît déjà le nom des premiers investisseurs.

Le plus grand campus d’IA en Europe

Le 6 février, la France et les Émirats arabes unis annonçaient la création d’un consortium de champions franco-émiratis, dans le but de créer un datacenter dédié à l’intelligence artificielle d’une capacité de calcul de 1 gigawatt. Un investissement de l’ordre « de 30 à 50 milliards d’euros », avance l’Élysée.

Il s’agira, fait valoir la présidence, du « plus grand campus d’intelligence artificielle existant en Europe ». Au-delà de cette puissance de calcul, l’accord-cadre entre la France et le pays du Golfe prévoit « le développement de talents », et « la mise en place d’ambassades virtuelles de données pour permettre la mise en place d’infrastructures souveraines d’IA et de cloud dans les deux pays. »

Selon une information La Tribune Dimanche, le fonds d’investissement canadien Brookfield mettra 20 milliards d’euros sur la table pour développer des datacenters en France et « les infrastructures associées ». Un méga-projet est envisagé à Cambrai avec, comme pour le projet émirati, un puissance de calcul maximale avec 1 gigawatt.

Le méga-projet de Mistral AI à Saclay

Pour accélérer son développement et garantir son autonomie, Mistral AI prévoit « d’investir plusieurs milliards d’euros dans un cluster qui sera installé en Essonne », a révélé Arthur Mensch, le patron du fleuron français de l’IA générative. Selon Le Parisien, le projet, baptisé Eclairion, porte sur un datacenter de « plusieurs milliers de mètres carrés » sur le plateau de Saclay. Il pourrait être inauguré dans les prochains mois.

Mistral AI devrait bénéficier du soutien de Bpifrance. La banque publique a annoncé mobiliser 10 milliards d’euros d’ici 2029 sur l’ensemble de la chaîne de valeur. « Outre les startups mettant l’IA au cœur de leur proposition de valeur, Bpifrance investira dans les acteurs des infrastructures IA ou des nouveaux composants/puces spécialisés IA. »

La France, terre d’accueil des datacenters

La France dispose d’un certain nombre d’atouts pour accueillir ces immenses fermes de serveurs à commencer par la production d’énergie largement décarbonée pour les alimenter. Avec son mix énergétique fortement nucléarisé, notre pays présente, selon le site Electricity Maps, une intensité carbone de 62 gCO₂eq/kWh contre 424 g en Allemagne et 816 g en Pologne qui recourent à des centrales à combustibles fossiles.

Avec Marseille et Paris, la France dispose des cinquième et sixième hubs internet mondiaux. Ministre de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz fait état de trente-cinq sites « prêts à l’emploi », de 18 à 150 hectares. La Tribune publie carte de ces possibles implantations de datacenters. Les Hauts-de-France se classent en tête avec huit sites, suivis par le Grand-Est et l’Île-de-France, avec sept sites.

Neuf pays unis pour une IA d’intérêt public

Le Sommet de l’IA devrait être également l’occasion pour Paris d’annoncer la création d’un fonds d’investissement à but non lucratif. Appelé Current AI, il vise à promouvoir des projets d’IA « d’intérêt public », dans la santé et l’éducation, basés sur des outils et des infrastructures en source ouverte.

Neuf pays participent à ce partenariat dont la Finlande, le Maroc et l’Allemagne, et des entreprises de la tech dont Mistral AI, Google et Salesforce.

L’investissement initial est de 400 millions d’euros pour un objectif de collecte de fonds de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.

150 milliards d’euros pour soutenir l’IA européenne

Au niveau européen, la société de capital-risque General Catalyst a déclaré au Financial Times dépenser, avec un groupe d’investisseurs, 150 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années pour, aider les entreprises à déployer l’IA, « investir dans des start-ups européennes d’IA et construire des infrastructures critiques dans la région. »

Baptisé EU AI Champions Initiative, ce plan est conçu pour « faire de l’Europe un leader mondial de l’IA ». Aux côtés de General Catalyst figurent les fonds KKR, Blackstone, EQT, CVC et DST Global.

Selon FT, le programme est soutenu par plus de 60 entreprises européennes, dont le constructeur automobile allemand Volkswagen, le service de streaming musical suédois Spotify et le groupe d’investissement italo-néerlandais Exor.

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