Ça chauffe entre OpenAI et Microsoft, et pas uniquement parce que l’été approche. Le créateur de ChatGPT a besoin de l’accord de son principal investisseur sur plusieurs dossiers importants, et les négociations sont manifestement difficiles entre les deux partenaires.
Les dollars et les capacités de calcul de Microsoft ont permis à OpenAI de devenir un des leaders du secteur de l’IA. En retour, l’éditeur de Windows peut piocher dans les technologies de la startup pour propulser ses applications et services. Mais les relations sont difficiles entre les deux partenaires, rapporte le Wall Street Journal.
Bras de fer autour de l’IA
Une des pierres d’achoppement est l’accès à la propriété intellectuelle de Windsurf, une jeune pousse spécialisée dans les outils d’aide à la programmation rachetée par OpenAI début mai. Microsoft, qui développe un outil concurrent (GitHub Copilot), voudrait obtenir un accès aux technologies de Windsurf, mais se heurterait au refus d’OpenAI. Le créateur de ChatGPT développe des outils qui rivalisent de plus en plus avec ceux de son investisseur dans le domaine des chatbots évidemment, mais aussi pour les entreprises.
Un autre désaccord porte sur la conversion d’OpenAI en « public-benefit corporation » (PBC), une nouvelle entité juridique qui permettrait à l’entreprise d’accueillir davantage d’investisseurs, tout en restant contrôlée par un organisme à but non lucratif. Le temps presse : OpenAI doit achever cette transition d’ici la fin de l’année, au risque de perdre 20 milliards de dollars d’investissements conditionnels.
Cette restructuration n’est pas celle initialement envisagée fin 2023, qui visait à placer l’ensemble d’OpenAI sous une entité à but lucratif. Ce projet a été abandonné, mais une version allégée, centrée sur la filiale commerciale, reste sur la table.
Microsoft voudrait une plus grosse part de cette PBC, mais OpenAI n’a pas l’intention de céder autant de pouvoir en particulier sur des actifs précieux comme Windsurf. OpenAI cherche aussi à travailler avec d’autres fournisseurs de cloud qu’Azure, qui possède l’exclusivité de la revente des outils IA de l’entreprise.
Un point du contrat entre les deux sociétés est également âprement discuté : le partenariat cessera dès lors que les modèles IA d’OpenAI auront atteint l’AGI, l’intelligence artificielle générale, qui est censé être aussi performante que l’intelligence humaine. Certains spécialistes annoncent l’AGI pour demain, d’autres pensent au contraire que cela n’arrivera jamais. Quoi qu’il en soit, Microsoft ne veut pas tout perdre si OpenAI y parvient.
Pour tordre le bras à Microsoft, OpenAI envisagerait une option nucléaire : demander au régulateur américain de jeter un œil sur les termes du contrat pour y débusquer d’éventuelles infractions aux lois antitrust. De quoi pourrir définitivement les relations entre les deux entreprises !
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Source :
WSJ