Les cybercriminels iraniens continuent de riposter aux frappes américaines. Un groupe de hackers revendique le vol de 100 Go d’e-mails appartenant à des proches de Donald Trump. Pour les autorités américaines, il s’agit surtout d’une tentative de déstabilisation politique à l’encontre du président et de la Maison-Blanche. En fait, les données dateraient de la derniére campagne présidentielle…
Les frappes menées par l’administration Trump contre des sites nucléaires iraniens ont enflammé les cybercriminels proches de l’Iran. Peu après les frappes menées par des bombardiers furtifs B‑2, des hacktivistes se sont mis à riposter en multipliant les attaques à l’encontre des infrastructures américaines. Cette escalade, redoutée par les services de cybersécurité américains, s’est traduite par une série d’offensives contre les domaines de l’aérospatiale, de la défense et de la finance aux États-Unis. Dans la plupart des cas, il s’agissait uniquement d’attaques de type DDoS destinées à saturer les serveurs d’un site.
Les cybercriminels ne se sont néanmoins pas contentés de saturer les serveurs de certains grands groupes américains. Comme le rapportent nos confrères de Reuters, des pirates iraniens s’en sont pris à des proches de Donald Trump. Un gang, qui se fait appeler « Robert », affirme avoir mis la main sur les communications sensibles de plusieurs personnalités de l’empire Trump. Ce sont 100 Go d’emails qui auraient été compromis.
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Des données volées lors de la campagne électorale ?
Parmi les personnalités qui seraient touchées, on trouve Lindsey Halligan, une avocate de l’équipe juridique de Trump, la cheffe de campagne Susie Wiles, ou encore Roger Stone, un ancien conseiller politique proche du président. Citons aussi Stormy Daniels, une actrice porno qui prétend avoir eu des relations sexuelles avec Trump en 2006. Les pirates menacent de vendre les communications compromises dans un avenir proche. Pour prouver leurs dires, ils ont transmis les données volées à une poignée de journalistes américains.
Tout porte à croire que les données ont été siphonnées lors d’une précédente attaque, survenue l’an dernier lors de la campagne présidentielle. Au cours des derniers mois de la campagne, l’équipe électorale de Donald Trump a en effet été victime d’un vol de données. Des communications internes confidentielles et un dossier sur J.D Vance, qui était alors le colistier de Trump, ont été dérobés. Une enquête de Microsoft a démontré que le vol a été orchestré par des hackers mandatés par le gouvernement iranien. Apparemment, l’Iran cherchait à interférer avec les élections, notamment par le biais de son gang de pirates, Robert. Après la victoire de Trump, le groupe est resté dans l’ombre, avant de revenir sur le devant de la scène suite aux frappes américaines sur l’Iran.
Une opération de « propagande » en guise de riposte
En réaction aux menaces de Robert, qui a demandé à Reuters de « diffuser cette affaire », la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), l’agence gouvernementale américaine chargée de protéger les infrastructures critiques du pays contre les menaces numériques, est montée au créneau pour dénoncer une opération de « propagande numérique ». L’agence estime qu’un « adversaire étranger hostile menace d’exploiter illégalement des documents prétendument volés et non vérifiés, dans le but de distraire, discréditer et diviser ». Cette « campagne de diffamation délibérée » viserait « à nuire au président Trump ».
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— Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (@CISAgov) July 1, 2025
Interrogé par Reuters, Frederick Kagan, spécialiste de l’American Enterprise Institute et expert du cyberespionnage iranien, estime que les services de renseignement de Téhéran cherchent à riposter sans provoquer de réaction militaire massive des États-Unis ou d’Israël. Selon lui, « l’explication la plus plausible, c’est que tout le monde a reçu pour consigne d’utiliser tous les moyens asymétriques possibles, à condition qu’ils ne risquent pas de provoquer une nouvelle intervention militaire israélienne ou américaine de grande ampleur ». La publication d’une « nouvelle vague d’e-mails piratés » ne risque pas d’aboutir à une nouvelle réaction militaire de Washington.
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Source :
Reuters